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Image femme africaine |

L’image de la femme africaine dans: l’industrie de la mode

De 2008 à 2013, la mode notamment les fashion-weeks ressemblaient à ça:

Source: JEZEBEL

Je pense qu’on est assez d’accord sur le fait qu’à peine 10 ans en arrière la mode n’était pas très inclusive pour les noirs.es. Blackface, éclaircissement de la peau des modèles sur les couvertures, stéréotypes racistes et je vous épargne le reste de la liste. L’industrie de la mode a eu une longue saga de scandales. De ce fait, c’est donc connu par tous que c’est un secteur particulièrement compliqué pour être reconnu et avancer quand on est racisé.

Le phénomène Shudu
Source: Google image
Source: Google image

Une rayonnante peau d’ébène, des cheveux courts, un visage parfaitement symétrique, de magnifiques jambes interminables, un corps splendide et une aura gracieuse. Shudu, cette magnifique super modèle dark skin apparue en 2017. Elle explose avec des collaborations remarquables: Balmain, Ellesse, Fenty, Cosmopolitan etc. Elle apparait aussi plusieurs fois dans Vogue : Korea, Arabia, Australia et bien d’autres.

Shudu a donc créé beaucoup d’enthousiasme et d’excitation au sujet de l’avenir de la mode où les mannequins dark skin sont très en minorité. Des encouragements et félicitations de son parcours fusaient donc de partout.

Personnellement, ça fait à peine 24h que j’ai entendu parlé d’elle (nous sommes en mars 2021). Et je ne m’y connais vraiment pas avec les célébrités mannequins et modèles. Ma première impression à la vue de ses photos ? Très gracieuse et la plus d’être belle que j’ai jamais vu. J’étais donc surprise de n’avoir jamais aperçu d’interview, d’évènements où elle apparaissait et parlait plus en détails de son parcours. Ce qui est normal puisque …

COUP DE THÉÂTRE !

Shudu est entièrement digitale. Et oui c’est un modèle 3D conçu par le photographe britannique Cameron-James Wilson qui affirme que:

Source: Boredpanda

Au début, les internautes ne savaient pas que Shudu est digitale. Son créateur a laissé planer le doute puisqu’elle a une apparence vraiment très réelle. Mais dès que la vérité autour de l’identité de Shudu s’est répandue, il a été traité de raciste, négrophile, etc. Pourquoi ?

Les avis sont très nombreux et divergents. Certains soutiennent que c’est parce qu’il est un homme blanc qui s’approprie et monétise l’image de la femme noire. Et qu’une fois encore l’appropriation culturelle passe à un niveau plus élevé et grave. L’indignation de nombreux internautes porte aussi sur le fait que Shudu prend la place et l’opportunité de « vraies » modèles dark skin qui se battent pour se faire une place dans le milieu.

Dans tous les cas, le créateur soutient que son intention est de faire prendre conscience du fait qu’on ne doit pas croire tout ce qu’on voit. Et pour une intention qui a rapporté beaucoup d’argent, il a continué la saga. En créant un modèle dark skin mâle fitness et âme sœur virtuelle de Shudu: Koffi inspiré d’Alex Gede un vrai modèle fitness.

Quel avenir pour la femme noire dans l’industrie de la mode ?

De 2015 à 2021, la New-York fashion week ressemblait à ça pour les modèles de « couleur » (oui je déteste ce terme):

Source: The Fashion spot

Autant dire que la situation a positivement évolué entre temps. C’est encourageant de voir qu’après des années de dénonciations et de combats, ça change dans le bon sens. Et si des super modèles digitaux parfaites et sans défauts voient le jour pour faire la compétition, la route est encore très longue pour les femmes noires.

Take home message

L’industrie de la mode a mis du temps pour accepter sa réalité du racisme systémique. Et les moyens pour y remédier ont été divers. Avec le phénomène Shudu, on retient une chose: la technologie a fait un boom important. Cette avancée n’a plus de limite pour être adaptée à tous les secteurs dont la mode.

Mais est ce pour autant un moyen honorable de résoudre le problème de la sous représentation de la femme noire ? Est ce en substituant la femme noire qui se bat pour être reconnue à une parfaite réalité digitale formée de toute pièce qu’on règle cette problématique ? Est ce à ça que le futur des générations à venir ressemblera ? Serait-ce ça l’image de la femme africaine dans la société de demain? Quand allons nous fixer nos limites pour assurer notre avenir et celui des générations à venir ?

C’est sur ces questions qui me traversent que je vous laisse méditer aujourd’hui. N’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous pensez. Et surtout partagez cet article autour de vous.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour un pas de plus vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa

L’image de la femme africaine dans: les médias

En tant que femme africaine mais aussi d’un naturel très curieux, je me demandais l’image officielle qu’on nous attribue sur plusieurs plateformes. Non pas que je n’en ai aucune idée !! Mais juste pour mettre des mots sur ce que nous pensons tous. Alors je vous emmène avec moi dans cette nouvelle série : L’image de la femme africaine dans

Les médias
Définition issue du Larousse en ligne

Une étude menée par l’équipe Média Analytics chez Dentsu Aegis NORTH en partenariat avec D2D montre que sur une journée moyenne :

Ce n’est donc pas un canal négligeable du quotidien. Aussi qu’on le souhaite ou non, ils influencent beaucoup notre façon de voir les choses. Que ce soit à travers les pubs, bandes annonces et autres moyens, les médias véhiculent de nombreux stéréotypes qui à la longue s’incrustent dans notre inconscient.

Les stéréotypes

Vous avez sûrement déjà vu passer à la télé, au ciné ou dans les clips ce genre de stéréotype exagéré de la femme africaine: analphabète, souffrante/pauvre, domestique, vulgaire, matérialiste, dépourvue de style/classe, ultra sexy faisant des twerks, parlant/rigolant trop fort, incivile, ayant trop de caractère et je vous passe la liste.

Ce genre de stéréotype qui passe tellement qu’en Corée du Sud par exemple, les gens pensent que toutes les femmes africaines ou même noires sont comme Beyonce. Avec un corps super sexy, dansent super bien et tout le fantasme. Si vous ne me croyez pas, faites un tour sur YouTube. Je ne suis pas en train de blâmer les sud coréens. Loin de là puisqu’il y a de l’ignorance aussi.

Et vraiment beaucoup de femmes africaines sont magnifiques, sexy avec des formes généreuses. Oui il y en a beaucoup qui dansent bien aussi (moi la première). Mais c’est malaisant d’en faire des généralités ! Ce qui me dérange c’est le fait d’avoir des aprioris au premier abord. Les femmes africaines sont ci, ça …

Donc oui les médias peuvent lourdement biaiser notre façon de voir les choses.

Le poids de l’histoire

Cette situation trouve sa source de l’histoire qui a été racontée par les gagnants. Les séquelles laissées par l’histoire qui continuent d’opérer encore jusqu’à ce jour. De l’image de la misère en Afrique que l’ont ne cesse de nous offrir. Et le comble dans tout ça, c’est que parfois ce sont des gens de notre propre communauté qui alimentent le système. C’est facile de voir la saleté chez les autres mais il faut savoir balayer devant chez soi aussi.

Je me demande à quand l’image des amazones béninoises qui ont meurtri les troupes françaises à l’époque de la colonisation ? Sans parler de ces nombreuses femmes africaines qui étaient des cheffes de tribus redoutables dans le passé. Il faut qu’on réécrive l’histoire et que les vraies choses soient dites cette fois. Ces femmes braves, entreprenantes et incroyables qui font aujourd’hui le quotidien et le bonheur du continent africain ?

Take home message

Le combat contre les stéréotypes servis dans les médias au sujet de la femme noire risquera d’être long. Pour cela, le changement incombe à nous consommateurs de ces contenus. Encore une fois éduquons nous et sachons différencier le vrai du stéréotype. Je ne dis suis pas en train de dire que des femmes africaines analphabètes n’existent pas ou autres! Non je ne suis pas en train de cacher la réalité non plus. Mais juste qu’il y en a marre de réduire tout le monde à ces raccourcis là.

Des femmes africaines talentueuses, intellectuelles, artistes, CEO, médecin, artisans, commerçantes et bien d’autres il y en a. Et c’est ce qu’on veut voir dans les médias. Un minimum de réalisme pour casser le cercle vicieux des clichés qui est en place.

N’hésitez pas à me dire en commentaires ce que vous pensez de cet article. Et surtout partagez le autour de vous.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour un pas de plus vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa