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Identité africaine |

Le foulard: passé tumultueux vers un avenir radieux

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Définition
Définition issue du Larousse en ligne

Le foulard est un tissu à plusieurs usages. Accessoire fashion, voile religieux, ses usages sont nombreux dans la vie de tous les jours. Le contexte dans lequel je vous en parle aujourd’hui est spécifique aux femmes et au fait de se couvrir la tête. Comme je l’introduisais dans mon article sur le voile, c’est un accessoire du quotidien des femmes africaines.

Mais qu’en est-il de l’histoire liée ? Que nous dit le passé ?

Des origines ouest-africaines

Les premières utilisations du foulard remontent à très longtemps bien avant l’époque de la traite négrière. Il servait à protéger les cheveux des rayons du soleil, de la poussière et bien d’autres dégâts. Un indispensable lors des cérémonies traditionnelles religieuses et bien d’autres. Ou encore utilisé pour exprimer des détails identitaires tels que le statut social, matrimonial (etc…) d’une femme.

La matière utilisée, la façon de le nouer suffisaient pour déterminer si une femme était mariée ou non, sa tribu, le rang de sa famille. Afroculture nous rapporte que chez les « yoruba » du Nigeria par exemple: une pointe du côté droit signifiait que la femme était mariée tandis que le côté gauche était réservé aux célibataires.

Son utilisation s’est répandue dans toute l’Afrique, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Il s’est adapté aux cultures et a su s’accorder aux traditions de la diversité africaine. Dans tous les cas, c’était donc un outil du quotidien utilisé de façon positive pour marquer le respect, l’identité etc.

L’altération de son image avec l’esclavage
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Lors de la traite négrière, les femmes arrachées à leur famille et déportées étaient soumises à une autre utilisation du foulard. Pendant l’esclavage, elles étaient contraintes de se couvrir la tête en signe de soumission et d’asservissement à leurs contremaitres. Le but était surement de détruire tout le contexte positif lié à cet accessoire identitaire des esclaves.

Avec le temps, les esclaves afro descendantes l’utilisa comme outil de résistance à leur condition. Mais aussi comme rappel à leurs origines africaines. Il est donc progressivement devenu un moyen de revendication de l’identité africaine altérée avec le poids de l’esclavage.

Aujourd’hui: outil de fashion et appropriation culturelle

« Foulard africain », « Head wrap » etc… Ses noms aujourd’hui sont nombreux dans le monde entier car il est revenu très à la mode. De nombreuses célébrités et personnalités publiques le porte.

Image de Rihanna issue de Google image

C’est une fierté car son image originelle est en voie d’être retrouvée. Presque tout le monde aujourd’hui le trouve beau et il est élégamment porté. Cependant il est aussi nécessaire d’alerter sur le problème d’appropriation culturelle qu’il peut soulever. Lorsqu’une personne n’appartenant pas à la communauté afro descendante le porte, il faut faire attention à la limite entre appropriation culturelle et appréciation culturelle.

Je ne suis pas en train de dire que seules les afro descendantes doivent le porter. Mais juste qu’il faut connaitre le contexte derrière cet accessoire pour bien déterminer la limite que j’évoque plus haut. Plus on est éduqué et le mieux on peut l’utiliser.

Take home message

Le foulard a un passé spécial et dense. Originairement positif il a été entaché avec l’esclavage qui a assombri son identité. Mais grâce à la persévérance des générations qui ont suivi, son futur est en bonne voie aujourd’hui. Ce n’est cependant pas la fin car c’est à notre tour de ne pas lui laisser l’image d’effet de mode. C’est à nous nouvelle génération de perpétuer son identité et de l’inculquer aussi à la génération à venir.

N’hésitez pas à me dire en commentaires, ce que vous pensez de cet article mais aussi vos techniques pour nouer le foulard. Et surtout partagez cet article autour de vous.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour un pas de plus vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa

Africain.e: Origine géographique ou identité personnelle ?

Quand dit-on qu’une personne est africain.e ?
Définition issue du Larousse en ligne

La définition du Larousse en ligne est vraiment très courte sur le sujet. Au sens littéral du terme, une personne peut donc s’appeler africain.e si et seulement si elle vient d’Afrique. Mais moi j’ai alors des questions: que met-on dans « d’Afrique » ? Est-ce le fait d’être né et/ou ayant grandi sur le continent ? Ou alors des parents ayant la nationalité d’un pays africain ? Ou encore est ce une identité que l’on définit soi même ?

La dimension géographique: Les origines

Aucune personne ne peut échapper à ses origines. Que nous la revendiquons ou en ayant honte, nul ne peut y échapper. Un célèbre proverbe africain disait en ce sens : « Quand tu ne sais pas où tu vas, souviens toi d’où tu viens« .

Souvent, nous héritons des origines de nos parents comme leurs noms. Une personne née de parents africains en Afrique et y ayant grandi est automatiquement considérée comme africaine. C’est un temps soit peu logique à mon sens de le penser.

Parlant d’origines, il est important de faire une petite touche de rappel sur une très forte idée reçue. Tous les noirs.es ne sont pas africains.es et tous les africains.es ne sont pas noirs.es. Le fait d’être noir.e africain.e n’augmente pas notre degré d’Africanité. Et ce qui nous rassemble surtout c’est notre point commun qu’est l’origine africaine.

Dans tous les cas, ce n’est pas quelque chose que nous choisissons. Nous naissons presque avec et c’est notre choix d’en faire une identité ou non.

La dimension personnelle: L’identité

La différence entre l’identité et l’origine réside au sein même des définitions des deux termes:

-> L’origine:

Définition origine selon le Larousse en ligne

-> L’identité:

Définition identité selon le Larousse en ligne

Comme vous pouvez le voir, une identité est donc très profonde. C’est ce qui nous définit en temps qu’individu. Il faut tout un cheminement des fois pour l’assumer et trouver sa voie. Beaucoup de personnes s’offusquent quand on leur demande leurs origines. Des fois, la question est mal posée ou hors de contexte : oui c’est lourd quand on vous demande ça toujours d’emblée sans vous connaitre ou sans s’intéresser à vous. Mais quand ce n’est pas le cas, je pense que le problème se situe justement au niveau de cette différence. L’origine ne fait pas toujours l’identité.

C’est un fait, beaucoup d’africains n’assument pas leurs origines. Certains en ont honte ou vous entendrez d’autres dire: « Mes parents sont de telles origines mais moi je suis … ». Non je ne les blâme pas puisque c’est leur choix. Et surtout chacun à son rythme pour assumer ses origines, ce n’est pas une course.

Mon cas:

Autant vous dire que pendant que je grandissais, la question ne s’était jamais posée. Je n’étais jamais amenée à réfléchir sur la question de mon identité africaine. Le déclic est venu à Dakar quand j’ai rencontré d’autres africains.es. Quand je me suis intéressée à leurs pays et qu’après maintes discussions je me suis rendue compte de mon ignorance. Comment assumer une identité dont vous ne savez rien ?

Dans mon cas, ça a donc été progressif (et mon parcours est toujours en évolution). Je me suis éduquée sur quelques points dont l’image que représente l’identité africaine dans le monde. Aujourd’hui, je peux fièrement vous dire que je suis non seulement d’origine et d’identité africaine mais aussi engagée pour une meilleure image de l’Afrique.

Take home message:

L’origine ne fait pas toujours l’identité! C’est le message le plus important à retenir. Le but est de faire de son origine une identité mais chacun son rythme et son parcours. Si aujourd’hui, beaucoup d’africains.es ont honte de leurs origines c’est à cause de l’image collée à l’Afrique.

Cette image n’est pas une fatalité et c’est vraiment à notre génération de décider de l’image que nos enfants auront de l’Afrique. Oui c’est à nous de décider si nos enfants devront aussi ressentir un malaise en parlant de leurs origines. C’est à nous de les rendre fièrs.es de leurs racines pour qu’ils en fassent aussi leur identité. C’est à nous de relever le défi.

N’hésitez pas à partager cet article, à me donner vos avis ou encore à pousser le débat plus loin en commentaires.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour un pas de plus vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa