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Africain.e: Origine géographique ou identité personnelle ?

Quand dit-on qu’une personne est africain.e ?
Définition issue du Larousse en ligne

La définition du Larousse en ligne est vraiment très courte sur le sujet. Au sens littéral du terme, une personne peut donc s’appeler africain.e si et seulement si elle vient d’Afrique. Mais moi j’ai alors des questions: que met-on dans « d’Afrique » ? Est-ce le fait d’être né et/ou ayant grandi sur le continent ? Ou alors des parents ayant la nationalité d’un pays africain ? Ou encore est ce une identité que l’on définit soi même ?

La dimension géographique: Les origines

Aucune personne ne peut échapper à ses origines. Que nous la revendiquons ou en ayant honte, nul ne peut y échapper. Un célèbre proverbe africain disait en ce sens : « Quand tu ne sais pas où tu vas, souviens toi d’où tu viens« .

Souvent, nous héritons des origines de nos parents comme leurs noms. Une personne née de parents africains en Afrique et y ayant grandi est automatiquement considérée comme africaine. C’est un temps soit peu logique à mon sens de le penser.

Parlant d’origines, il est important de faire une petite touche de rappel sur une très forte idée reçue. Tous les noirs.es ne sont pas africains.es et tous les africains.es ne sont pas noirs.es. Le fait d’être noir.e africain.e n’augmente pas notre degré d’Africanité. Et ce qui nous rassemble surtout c’est notre point commun qu’est l’origine africaine.

Dans tous les cas, ce n’est pas quelque chose que nous choisissons. Nous naissons presque avec et c’est notre choix d’en faire une identité ou non.

La dimension personnelle: L’identité

La différence entre l’identité et l’origine réside au sein même des définitions des deux termes:

-> L’origine:

Définition origine selon le Larousse en ligne

-> L’identité:

Définition identité selon le Larousse en ligne

Comme vous pouvez le voir, une identité est donc très profonde. C’est ce qui nous définit en temps qu’individu. Il faut tout un cheminement des fois pour l’assumer et trouver sa voie. Beaucoup de personnes s’offusquent quand on leur demande leurs origines. Des fois, la question est mal posée ou hors de contexte : oui c’est lourd quand on vous demande ça toujours d’emblée sans vous connaitre ou sans s’intéresser à vous. Mais quand ce n’est pas le cas, je pense que le problème se situe justement au niveau de cette différence. L’origine ne fait pas toujours l’identité.

C’est un fait, beaucoup d’africains n’assument pas leurs origines. Certains en ont honte ou vous entendrez d’autres dire: « Mes parents sont de telles origines mais moi je suis … ». Non je ne les blâme pas puisque c’est leur choix. Et surtout chacun à son rythme pour assumer ses origines, ce n’est pas une course.

Mon cas:

Autant vous dire que pendant que je grandissais, la question ne s’était jamais posée. Je n’étais jamais amenée à réfléchir sur la question de mon identité africaine. Le déclic est venu à Dakar quand j’ai rencontré d’autres africains.es. Quand je me suis intéressée à leurs pays et qu’après maintes discussions je me suis rendue compte de mon ignorance. Comment assumer une identité dont vous ne savez rien ?

Dans mon cas, ça a donc été progressif (et mon parcours est toujours en évolution). Je me suis éduquée sur quelques points dont l’image que représente l’identité africaine dans le monde. Aujourd’hui, je peux fièrement vous dire que je suis non seulement d’origine et d’identité africaine mais aussi engagée pour une meilleure image de l’Afrique.

Take home message:

L’origine ne fait pas toujours l’identité! C’est le message le plus important à retenir. Le but est de faire de son origine une identité mais chacun son rythme et son parcours. Si aujourd’hui, beaucoup d’africains.es ont honte de leurs origines c’est à cause de l’image collée à l’Afrique.

Cette image n’est pas une fatalité et c’est vraiment à notre génération de décider de l’image que nos enfants auront de l’Afrique. Oui c’est à nous de décider si nos enfants devront aussi ressentir un malaise en parlant de leurs origines. C’est à nous de les rendre fièrs.es de leurs racines pour qu’ils en fassent aussi leur identité. C’est à nous de relever le défi.

N’hésitez pas à partager cet article, à me donner vos avis ou encore à pousser le débat plus loin en commentaires.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour un pas de plus vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa

L’Afrique et les langues les plus parlées au monde

L’impact de l’Afrique au niveau des langues les plus parlées au monde

La population africaine représente aujourd’hui 17% de la population mondiale. Cette proportion non négligeable est espérée atteindre 40% en 2100 selon un rapport de la DESA de l’ONU (nofi.media 2017). Cependant quand on regarde le classement des langues les plus parlées au monde, à peine retrouve -t- on une langue africaine: le Swahili. Je suis la première à toujours chanter qu’en Afrique il y a énormément de diversité. Oui des langues africaines, il y en a vraiment beaucoup! Pourtant des langues communes à de nombreux pays et régions, il y en a tant aussi. Alors pourquoi si peu de considération et de représentativité ?

Aujourd’hui, si le français est comptée au rang des langues les plus parlées au monde, ce n’est pas qu’à cause des 67 millions de natifs français. L’Afrique y est pour vraiment beaucoup. Plus.lapresse nous rapporte que 300 millions de francophones sont estimés en 2018 dans le monde. Parmi ces derniers, 60% résident sur le contient africain. Et ce pourcentage passera à 70% en 2050. Et là je ne vous parle que du français !

Image de l’Afrique francophone reprise sur google image

Et si comme moi votre réaction en découvrant ces chiffres est « QUOI? » eh bien vous avez bien raison. Ce ne sont des détails dont on nous parle souvent.

Et les langues africaines dans tout ça ?

Je vous en parlais un peu dans mon article sur l’alphabétisation en Afrique. Beaucoup de parents africains font le choix de ne pas enseigner à leurs enfants les langues maternelles. Nous connaissons tous au moins une personne africaine pour qui c’est le cas. L’image des langues africaines vis-à-vis des autres langues n’est pas assez positive. Et si avec ce problème nous décidons de ne pas les transmettre, c’est un problème sans solution. En exemple, une chose est sûre, ce ne sont pas les français qui apprendrons/transmettrons le fon (langue parlée au Bénin) à ma place, c’est ma responsabilité.

Ne pas transmettre nos langues est un problème mais un autre reste le fait que l’un des seuls moyens de transmission est l’oralité. Certes notre histoire est liée aux griots qui transmettaient le savoir africain à l’oral et bien d’autres. Mais c’est aussi le manque de traces écrites qui fait qu’aujourd’hui « certains » nous traitent de « continent sans histoire ». Qui a dit que laisser des traces écrites était la meilleure des choses à faire ? Peut-être que ce n’est pas le cas mais par rapport à nos langues, notre histoire et bien d’autres ça devient nécessaire.

Aujourd’hui, vous et moi sommes capables d’apprendre d’autres langues pour voyager telles que l’anglais ou l’espagnol. C’est facile parce qu’il y a des documents et autres moyens à notre disposition. Il faut que la pareille soit possible pour les langues africaines.

Take home message

Mon message aujourd’hui est à deux volets et s’adresse aux africains et aux non africains.

À nous africains, nos langues sont importantes et le défi c’est à nous de le relever. L’Afrique est un contient vraiment très dynamique et les choses vont vite. Si le changement ne commence pas maintenant, le retard risque d’être difficile à rattraper. Changeons nos façons de voir les choses sinon notre regret sera énorme. Prenons notre destin en main et faisons avancer les choses.

Aux non africains, ne vous dites pas que vous ne pouvez pas apporter votre pierre à l’édifice. Je ne vous exhorte pas forcément à apprendre nos langues ! Mais une chose que vous pouvez faire c’est vous éduquer à ce sujet et être au courant de la situation. Le mieux on connait sur un sujet et le plus on y est sensibilisé. Alors partagez la vague de sensibilisation.

Dans tous les cas les clés du changement, c’est nous qui les tenons. Donc à nous de décider de l’image du futur.

N’hésitez pas à me donner vos avis, opinions en commentaires et à partager cet article pour que le nombre de sensibilisés soit encore plus élevé.

Je conclus donc en vous disant à très bientôt pour un pas vers une meilleure image de l’Afrique!!

Mira_Africa