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Histoire |

Alkebulan: l’Afrique pré invasion coloniale

Est-ce que vous vous êtes déjà demandé comment était l’Afrique pré invasion coloniale ? L’histoire du continent avant tout son épisode sombre ? Il y a quelques jours, mes aventures sur internet m’ont mené à une image sur Pinterest : une carte de l’Afrique où certaines civilisations aujourd’hui disparues à cause de la colonisation sont représentées. Puis je me suis dis « Damn, pourquoi est-ce la première fois que je la vois cette carte de civilisations africaines ? ». Si c’est ma première fois, je suis donc sûre que nous sommes une majorité qui ne les connaissent pas non plus ! Raison pour laquelle dans cette nouvelle série d’articles, nous apprendrons ensemble l’histoire de chacune de ces merveilleuses civilisations africaines.

Alkebulan: « Mère de l’humanité » ; « Jardin d’Eden »

L’origine du terme « Afrique » est controversé et non unanime. Le point commun à toutes les versions de l’histoire raconte qu’il serait issu de l’invasion du contient et désignait originellement le nord. Au fil des années, il se serait généralisé avec l’avancée des explorateurs sur les terres.

Avant tout cela, les régions de ce territoire du monde étaient référées sous plusieurs noms dont Alkebulan. La particularité avec ce terme est qu’il est le seul d’origine indigène et le plus ancien. Le Dr Cheikh Anta Diop souligne dans Kemetic history of Afrika que Alkebu-lan signifie « Mère de l’humanité », « Jardin d’Eden ». Il était utilisé par de nombreuses dynasties dont les Maures, les Nubiens, les Numides, les Carthagènes et les Éthiopiens.

Carte de l’Afrique pré invasion coloniale. Source: The african history
Les différentes dynasties, empires et civilisations d’Alkebulan

Contrairement à ce que nous apprenons aujourd’hui sur l’Afrique, Alkebulan était un territoire civilisé avec une organisation sociale et une éducation définie. Oui, les ancêtres savaient vivre (et bien) avant les différentes vagues d’invasions qu’ils ont subis. On retrouvait donc par exemple :

  1. Des civilisations
    • Nok
    • Punt
    • Kemet
    • Ifé
    • etc …
  2. Des royaumes
    • Koush
    • Kanem
    • Aksoum
    • Dahomey
    • Le royaume du Kongo
    • Les royaumes d’Abyssinie
    • Le royaume de Madagascar
    • Les royaumes des grands lacs
    • etc …
  3. Des empires
    • L’empire Zoulou
    • L’empire du Mali
    • L’empire Ashanti
    • L’empire Songhaï
    • L’empire du Ghana
    • L’empire du Monomotapa
    • etc

Plusieurs empires et dynasties ont évolués avec les successions, les guerres et batailles pour l’étendue de leurs territoires. Des différences notables sont à relever bien sûr en fonction des régions: Nord, Sud, Est, Ouest et Centre. Dans les articles à venir de cette série, nous verrons ensemble la naissance, l’évolution et la chute de ces civilisations/royaumes/empires.

Take home message

Aujourd’hui, l’Afrique est le deuxième continent le plus grand et le plus peuplé au monde avec près d’1.4 milliard d’habitants, 24 % des terres arables mondiales, un sous sol particulièrement riche avec 1/3 des réserves minérales mondiales (tous minerais confondus). Cependant, c’est aussi une histoire et un passé réduit au siècle de colonisation, un progrès qui subit encore une forte ingérence. Ceci peut être dû au fait que l’histoire de l’Afrique n’est pas assez connue et appropriée. Pour conséquence, le courant du changement des mentalités est encore lent car nous n’avons toujours pas compris le poids de l’Afrique dans la balance historique, sociale, économique etc.

Le combat de la restauration de l’histoire de l’Afrique ne devrait pas être exclusif aux africains. C’est une partie de « notre » histoire à tous qui nous est inconnue. L’histoire de l’Afrique est étroitement liée à celle de tous les autres continents et peuples. En la connaissant, partageant et s’engageant dans la conversation, nous nous assurons de ne pas répéter les erreurs du passé.

La mission de cette nouvelle série d’articles dédiée à l’Afrique précoloniale est donc fixée ! Apprendre et restaurer ensemble tout ce chapitre peu répandu. En attendant, n’hésitez pas à partager le présent article autour de vous pour qu’un maximum de personnes soient informées.

Je vous dis à très bientôt pour un nouveau pas vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa

Le foulard: passé tumultueux vers un avenir radieux

Image issue de tissuwax.com
Définition
Définition issue du Larousse en ligne

Le foulard est un tissu à plusieurs usages. Accessoire fashion, voile religieux, ses usages sont nombreux dans la vie de tous les jours. Le contexte dans lequel je vous en parle aujourd’hui est spécifique aux femmes et au fait de se couvrir la tête. Comme je l’introduisais dans mon article sur le voile, c’est un accessoire du quotidien des femmes africaines.

Mais qu’en est-il de l’histoire liée ? Que nous dit le passé ?

Des origines ouest-africaines

Les premières utilisations du foulard remontent à très longtemps bien avant l’époque de la traite négrière. Il servait à protéger les cheveux des rayons du soleil, de la poussière et bien d’autres dégâts. Un indispensable lors des cérémonies traditionnelles religieuses et bien d’autres. Ou encore utilisé pour exprimer des détails identitaires tels que le statut social, matrimonial (etc…) d’une femme.

La matière utilisée, la façon de le nouer suffisaient pour déterminer si une femme était mariée ou non, sa tribu, le rang de sa famille. Afroculture nous rapporte que chez les « yoruba » du Nigeria par exemple: une pointe du côté droit signifiait que la femme était mariée tandis que le côté gauche était réservé aux célibataires.

Son utilisation s’est répandue dans toute l’Afrique, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Il s’est adapté aux cultures et a su s’accorder aux traditions de la diversité africaine. Dans tous les cas, c’était donc un outil du quotidien utilisé de façon positive pour marquer le respect, l’identité etc.

L’altération de son image avec l’esclavage
Image issue de Google image

Lors de la traite négrière, les femmes arrachées à leur famille et déportées étaient soumises à une autre utilisation du foulard. Pendant l’esclavage, elles étaient contraintes de se couvrir la tête en signe de soumission et d’asservissement à leurs contremaitres. Le but était surement de détruire tout le contexte positif lié à cet accessoire identitaire des esclaves.

Avec le temps, les esclaves afro descendantes l’utilisa comme outil de résistance à leur condition. Mais aussi comme rappel à leurs origines africaines. Il est donc progressivement devenu un moyen de revendication de l’identité africaine altérée avec le poids de l’esclavage.

Aujourd’hui: outil de fashion et appropriation culturelle

« Foulard africain », « Head wrap » etc… Ses noms aujourd’hui sont nombreux dans le monde entier car il est revenu très à la mode. De nombreuses célébrités et personnalités publiques le porte.

Image de Rihanna issue de Google image

C’est une fierté car son image originelle est en voie d’être retrouvée. Presque tout le monde aujourd’hui le trouve beau et il est élégamment porté. Cependant il est aussi nécessaire d’alerter sur le problème d’appropriation culturelle qu’il peut soulever. Lorsqu’une personne n’appartenant pas à la communauté afro descendante le porte, il faut faire attention à la limite entre appropriation culturelle et appréciation culturelle.

Je ne suis pas en train de dire que seules les afro descendantes doivent le porter. Mais juste qu’il faut connaitre le contexte derrière cet accessoire pour bien déterminer la limite que j’évoque plus haut. Plus on est éduqué et le mieux on peut l’utiliser.

Take home message

Le foulard a un passé spécial et dense. Originairement positif il a été entaché avec l’esclavage qui a assombri son identité. Mais grâce à la persévérance des générations qui ont suivi, son futur est en bonne voie aujourd’hui. Ce n’est cependant pas la fin car c’est à notre tour de ne pas lui laisser l’image d’effet de mode. C’est à nous nouvelle génération de perpétuer son identité et de l’inculquer aussi à la génération à venir.

N’hésitez pas à me dire en commentaires, ce que vous pensez de cet article mais aussi vos techniques pour nouer le foulard. Et surtout partagez cet article autour de vous.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour un pas de plus vers une meilleure image de l’Afrique.

Mira_Africa